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Publié par Joséphine K.
Blog de Journalisme indépendant de la région de Tours Culture, Urbanisme, Justice, Politique Locale, Travail, Protection de l'Enfance Articles et Podcasts Qui je suis ? Pourquoi travailler anonymement ? J'ai 40 ans, je suis professeur d'Histoire dans le secondaire, musicien, militant de l'éducation populaire et de l'Art pour tous, militant de la solidarité envers les exilés, militant de l'union de la gauche. Je n'ai pas de diplôme de journalisme ni de carte de presse, pour autant, je ne pense pas qu'il faille laisser le monopole de l'information aux seuls journalistes et médias institués, par ailleurs utiles et globalement compétents. Je ne pense pas que les médias locaux soient vendus à des intérêts occultes, je n'ai pas la prétention de m'y substituer, loin de là. Ces activités de bloggeur me prennent 10% de mon temps, ce sont mes activités professionnelles et associatives puis ma vie privée qui occupent l'essentiel de mon temps, je ne suis pas obsédé par la politique, tapis derrière un écran toute la journée. J'ai commencé à proposer des articles pour le site la Rotative en 2015, profitant des rencontres de politiques, fonctionnaires territoriaux, syndicalistes et experts liées à mes activités et qui me parlaient de dysfonctionnements observés dans un certain nombre de domaines. En 2018, j'ai monté ce blog bénévolement pour avoir pleine liberté dans ma ligne éditoriale. Face à certains choix politiques ou certaines souffrances au travail et en prenant en compte l'état de la presse locale, j'ai donc décidé d'essayer à mon modeste niveau et avec mes modestes compétences de rendre public ce qui me semblait important afin de permettre aux citoyens de mieux saisir les enjeux, pas toujours si manifestes. L'audience est également modeste, environ 100.000 clicks en six ans, des articles faisant entre 1.000 et 10.000 lectures, j'en ai rédigé presque 70, certains ont été partagés sur les blogs du Diplo, d'autres utilisés comme source par Médiapart ou Wikipédia ou des ONG. Je n'ai jamais eu de poursuites en diffamation ou injure, je travaille d'ailleurs régulièrement avec des avocats à ce sujet. Ayant très vite reçu des menaces de politiques par téléphone et sur les réseaux sociaux, ne bénéficiant pas de la protection des médias professionnels et cherchant à protéger mes sources, j'ai préféré rester dans l'anonymat. Je suis conscient des limites de ce choix qui peut décrédibiliser mon travail, mais je m'appuie sur une solide méthode et sur la confiance constituée peu à peu, chacun étant libre de recouper les infos avec ses propres lectures et analyses. Je sais également que les journalistes locaux reçoivent de nombreuses pressions des politiques, de leur hiérarchie et des lecteurs, et je voulais limiter cet effet sur mon travail, même si rapidement mon identité a circulé dans les cercles politiques où mon anonymat n'existe plus depuis bien longtemps. Ce blog est subjectif dans ses analyses et interprétations, il ne se prétend pas neutre, mais il n'est pas non plus une entreprise de propagande. Je ne suis encarté dans une aucune organisation, je ne vote que lorsque la configuration d'union de la gauche est satisfaite. On m'accuse d'être tour à tour socialiste, anarchiste, d'ultra-gauche, progressiste exacerbé. Il n'en n'est rien, je le répète, je suis pour l'union de la gauche et je confesse une admiration pour Lionel Jospin, on a vu plus radical. Comment je travaille ? D'où sortent mes infos ? Je m'appuie sur ma formation en sciences sociales et sur les méthodes déployées dans mes recherches universitaires. Lorsque j'aborde un sujet, je lis tout ce que la presse a dit dessus, ensuite, j'interroge des dizaines d'acteurs le plus souvent de visu (politiques de droite et gauche, syndicalistes, agents, usagers, témoins, proches...) et ensuite j'essaye de constituer un réseau de faits avec les informations dont je dispose. Je recoupe avec d'autres témoignages ou d'autres sources pour m'assurer que ce que j'avance est vrai. Bien entendu, il y a une marge de flou, des hypothèses, des manières d'analyser qui ne peuvent viser l'objectivité, c'est ainsi en sciences humaines et dans le journalisme, je commets parfois des erreurs, signalées par des lecteurs avertis que je remercie pour leur exigence. La plupart des témoins demandent l'anonymat, effrayés des conséquences s'ils sont agents ou salariés, ou s'ils ne sont pas d'accord avec leur parti ou l'institution à laquelle ils appartiennent. Il va de soi que je ne prends jamais ce que raconte un témoin pour argent comptant, je recoupe et évalue la fiabilité de ce qu'il dit et les intérêts personnels à le dire. Plusieurs fois, des témoins peu fiables ou des hypothèses trop fragiles sont écartées, j'ai déjà débuté des articles en m'arrêtant face à l'évidente faiblesse des sources. Contrairement à ce dont m'accusent certains, je ne fais pas les poubelles : aucune allusion à la sexualité, aux réseaux occultes, à des pratiques déviantes personnelles n'est soulevée dans le blog, je ne vole aucune info ou ne la soutire à 2h du matin à un témoin éméché. Pourtant, ces ragots, ce sont la principale matière première dont m'abreuvent pas mal de gens qui me contactent spontanément, ce qui arrive souvent. Ce sont les actes dans le cadre politique ou laboral qui m'intéressent. Je parle donc de la dimension publique des personnes, pas de leur vie privée. Je n'ai pour projet de salir personne ni de remplacer qui que ce soit, j'expose sur la place publique des faits et interprétations pour nourrir le débat collectif auquel je participe, pas plus. Je comprends que les gens qui m'attaquent me prêtent des intentions occultes, un goût du glauque, un esprit de fouineur doublé d'un procureur, je subis ces jugements à chaque fois, c'est le jeu. Ce qui m'importe, c'est est-ce que ça vaut le coup de subir ces pressions pour l'idée que je me fais du débat public. Pour l'instant, oui. Enfin, il y a la question du style d'écriture. J'admets aimer un peu trop le goût de la formule et de la phrase clinquante ou sarcastique, j'essaye de gommer cela peu à peu, j'entends que cela déplaise, mais j'assume aussi ne pas vouloir écrire de manière trop fade ou policée. Bonne lecture. Voir tous les articles par Joséphine K.