Début 2020, lorsque la campagne pour les municipales à Saint-Pierre-des-Corps commençait à peine, pas grand monde ne donnait une chance à M.Emmanuel François, inconnu au bataillon de la droite locale, médecin généraliste dans le quartier populaire de la Rabaterie mais habitant une très belle propriété sur les hauteurs de Saint Symphorien et marié à une médecin issue de la bourgeoisie catholique tourangelle bon teint. D’ailleurs, non encarté, il a fait campagne sans étiquette politique, même si son positionnement à droite, résolument anti-communiste, était son principal argument, lui qui souffrait de fait d’un fort déficit de notoriété.
En réalité, c’est la vielle garde conservatrice, par l’intermédiaire de M. Alain Garcia – actuel adjoint en charge de la sécurité -, qui est allée chercher Emmanuel François afin de présenter un visage plus jeune, peu associé aux défaites précédentes et présentant le profil rassurant du médecin bonhomme avec un air de notable de province plutôt jovial, ravivant l’espoir porté en 1995 par M. Jacques Manic – ancien footballeur et également médecin- lorsque la ville avait déjà failli basculer à droite. Une liste assez disparate est donc rapidement montée, avec quelques poids lourds de l’opposition à Mme Marie-France Beaufils – la maire sortante qui ne se présentait pas -, quelques jeunes ambitieux et enfin quelques personnalités non encartées, suivant la mode actuelle de l’intégration de la société civile. De l’avis d’un connaisseur de la vie politique locale, « cette liste montée de bric et de broc n’était pas prête à prendre les commandes de la municipalité et la victoire leur est tombée dessus par surprise, en partie par ras-le-bol des presque 40 ans de gestion par Beaufils, en partie par un dégagisme qui amalgame toute la gauche et surtout par l’extrême division de la gauche qui présentait cinq listes au premier tour et encore trois listes au second tour. Emmanuel François, basculant en tête le soir du premier tour a engrangé les voix de LREM et en a grignoté quelques unes au PS, à EELV tout en bénéficiant du petit regain de mobilisation au second tour, loin devant le candidat du PCF, Michel Soulas. Mais bon, ce n’est pas un raz-de-marée de la droite, la participation était très basse, environ 40% sur les deux tours ». Du reste, les militants de gauche que j’ai pu croiser s’interrogent sur la campagne d’Emmanuel François. « En tant que médecin à la Rabaterie, c’est quelqu’un de connu dans le quartier, de base, mais il a aussi profité de cette position pour préparer le terrain, alors même que les communistes ne disposent plus trop de relais dans la cité. Et ça a un peu marché, les habitants savaient que leurs demandes de dispenses, d’arrêts et de prescriptions seraient probablement regardées d’un bon œil ». Difficile de faire le tri entre les rumeurs et les boules puantes habituelles entre équipes de campagne, mais en tout cas, c’est bien Emmanuel François qui a su mobiliser le plus, notamment à la Rabaterie, entre les deux tours.
A gauche, la campagne a fait des dégâts. D’une part, le PCF est traversé de tensions internes et de luttes d’influence et de personnes entre la ligne Beaufils, portée par M. Michel Soulas qui prônait l’ouverture et la ligne communiste-canal historique plus conservatrice. C’est finalement Michel Soulas qui sera choisi et constituera une liste dite d’ouverture avec des communistes, des non-encartés issus de la sacro-sainte société civile, des gens membres de Génération.s tels M. Cédric Rosmorduc puis au second tour, en intégrant des personnalités issues de la liste LFI-NPA de Mme Cindy Laigneau. D’ailleurs, à la suite de l’échec aux municipales, on a assisté à une montée en puissance de la ligne plus éloignée de Beaufils, incarnée par Mme Elisabeth Maugars aux élections départementales sur le canton St-Pierre/St-Avertin en juin dernier.

Le PS local, avec à sa tête M. Cyrille Jeanneau et les écologistes de M. François Lefèvre plus ou moins intégrés à EELV ont des résultats assez stables depuis quelques années mais avec la retraite de Marie-France Beaufils, qui faisait figure incontestable d’autorité, socialistes et écologistes ont pris leur distance avec le PCF local et ont assumé de présenter un candidat autonome au premier tour pour compter leurs troupes et peser davantage dans le jeu politique, provoquant un certain manque de lisibilité stratégique et des tensions avec leurs organisations à l’échelle départementale. Et puis, les querelles d’ego, les rancœurs, les ambitions et quelques désaccords idéologiques de fond qui n’ont pas été dépassés ou fait l’objet de compromis ont mené à l’impossibilité de fusionner les listes entre les deux tours, chaque camp accusant l’autre d’avoir été l’artisan de la défaite, oubliant un peu les incessants appels à l’union de nombre de citoyens et de militants tout au long de la campagne face à la catastrophe annoncée.
En tout cas, au soir du 28 juin 2020, Emmanuel François est l’incontestable vainqueur. Quelques grosses voitures viennent parader depuis la Rabaterie sur la place de la Mairie aux cris de « on a gagné », au grand étonnement des témoins de la scène. Autre étonnement, celui de voir Mme Ouassila Soum, ancienne conseillère municipale PS passée à Générations et très proche de M. Wilfried Schwartz qui préparait déjà sa candidature à la présidence de la métropole, faire des accolades de félicitations à Emmanuel François. Signe du caractère historique de l’événement, le magazine d’extrême-droite Valeurs Actuelles a consacré une belle double page au tombeur de 100 ans de communisme municipal, puis c’est l’émission Capital de M6 qui est venue faire un reportage spécial sur les villes débarrassées du communisme après des décennies…
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Pourtant, les débuts vont être difficiles pour l’équipe François, visiblement peu préparée. C’est surtout vrai pour le nouveau maire, peu au fait du fonctionnement de l’énorme paquebot qu’est en réalité une ville de la taille et avec l’histoire de Saint-Pierre-des-Corps, sans même parler des subtilités de la vie politique locale et de ses barons. Très vite, son ton désinvolte, son imprévisibilité, son tempérament impulsif et ses revirements sont remarqués, notamment lors de l’épisode de l’élection de l’exécutif à Tours Métropole en juillet 2020 où Emmanuel François, à la surprise générale et en contradiction avec les consignes de M. Philippe Briand, avait annoncé briguer la présidence de la métropole face au candidat du consensus, Wilfried Schwartz. Le maire de Saint-Pierre avait alors été puni et s’était retrouvé sans vice-présidence.
Assez vite, Emmanuel François multiplie les bourdes et les sorties de piste : il décide d’augmenter ses indemnités de 15% ; contrairement à ses promesses, il n’est toujours pas venu vivre à Saint Pierre, préférant sa gentilhommière sur les coteaux orientés plein sud qui surplombent Paul Bert ; il est coutumier de certains dérapages verbaux en réunion publique ou conseil municipal ; il annonce avec véhémence que Saint-Pierre ne construira plus un seul HLM pendant toute sa mandature… La presse rapporte d’ailleurs avec gourmandise ces quelques éléments finalement anecdotiques, mais au quotidien, la situation est vraiment tendue à la Mairie. Des agents disent « être traités avec mépris », qu’ils « subissent une ambiance de suspicion et un manque de confiance », Emmanuel François étant convaincu que « certains services sont noyautés par des fonctionnaires soit-disant restés fidèles au PCF ». Du coup « la circulation de l’information se fait mal, certains directeurs de service sont court-circuités par des élus et ne sont pas consultés ni associés aux décisions, les ordres sont contradictoires et on ne voit pas bien où on va ». Dans d’autres services « les élus ont été pris de court par leur élection et ils n’avaient pas mesuré la quantité de travail et la complexité de la tâche, et ils se reposent totalement sur les services ». Signe palpable du malaise, les départs en cascade à la Mairie : deux collaborateurs de cabinet, une directrice générale des services et un premier adjoint, deux conseillers municipaux de la majorité qui quittent le groupe d’Emmanuel François, quatre qui démissionnent et le tout avec une couverture médiatique qui fait éclater au grand jour des soucis majeurs de gouvernance. Le premier adjoint démissionnaire, M. Matthieu Lambert a même décidé de rendre ces problèmes publics dans la presse en juin dernier en appelant carrément Emmanuel François à la démission, mettant en avant le caractère changeant du maire, son ton et ses attitudes inadaptée, ses difficultés à affronter la critique, son incapacité à travailler en équipe et le stress et l’épuisement dans lequel il plonge les agents et ses collaborateurs. En guise de réponse, le maire déclare « nous avons affaire à des réseaux politisés très anciens qui n’ont qu’un seul but : nous déstabiliser et faire tomber notre équipe ».

C’est également sur un plan davantage politique que la crise va s’amplifier, en multipliant les décisions prises à la va-vite, sans véritable processus de diagnostic ni d’évaluation des options disponibles : fin de la gratuité pour les adultes à la bibliothèque, fin de la gratuité de la piscine pour les seniors, augmentation des tarifs de cantine, démantèlement des délégations de service public concernant certaines politiques sociales, éducatives et sportives au Patronage Laïque – association historique considérée par le maire comme trop liée au PCF -, passage à la semaine de quatre jours avec un grand flou sur les activités proposées pour les élèves, notamment ceux issus des classes populaires et dont les parents travaillent, réformes du rythme de travail des agents sans consultation des syndicats, mise à disposition d’un terrain municipal à une association présidée par l’épouse de l’adjoint à l’urbanisme, projet de privatisation de la laverie municipale… Et tout ceci mis bout à bout a fini par tendre les rapports sociaux, provoquant des manifestations de parents d’élèves et d’agents, parfois même des intrusions plus ou moins cordiales dans la mairie pour parler à Emmanuel François en face à face, quand ce n’est pas des groupes de jeunes qui chantent « François démission », catastrophés par les menaces pesant sur le Patronage Laïque et donc sur l’encadrement du temps libre des jeunes et sur les emplois d’animateur. Preuve de la crispation, depuis quelques mois, des fourgons de Police sont postés non loin de la Mairie les soirs de conseil municipal.
Dernièrement, deux décisions ont plus particulièrement défrayé la chronique, la première porte sur la mise en vente du Magasin Général, une énorme emprise foncière avec un bâtiment colossal à côté de la gare TGV. « Cela fait des années, déjà sous Marie-France Beaufils, que l’idée de cette vente revient régulièrement sur la table, mais cette fois, Emmanuel François, dans un contexte de difficulté budgétaire, veut aller vite et la proposition du groupe Vinci à 3 millions d’euros a été acceptée. En réalité, ça ne couvre qu’à la marge la dette à Saint-Pierre et au final, le prix au mètre carré est ridicule. Il aurait été préférable de ne pas faire ça dans l’urgence et de construire un projet qui valorise bien plus le foncier, le patrimoine industriel et la situation géographique de Saint-Pierre. Ce n’est pas acceptable, nous allons engager des procédures judiciaires pour essayer de contrecarrer le projet », annonce Cyrille Jeanneau, celui qui a été candidat PS en 2020. La deuxième a été la question du déséquilibre budgétaire. « Emmanuel François a présenté un budget de fonctionnement en déséquilibre, à hauteur de même pas 100 000 euros, ce qui n’est pas grand chose, à l’échelle du budget d’une ville comme Saint-Pierre. C’est un coup politique ! A la fois, ça lui a permis de communiquer sur la soit-disant mauvaise gestion communiste qui a abouti à ce déficit, il disait même parfois lors de la campagne qu’ici, on paye en roubles ! Et puis, comme les budgets en déséquilibre sont prohibés et que la Cour des Comptes régionale se saisit systématiquement de ces budgets pour proposer des réformes afin de les équilibrer, ça a permis à Emmanuel François de ne pas avoir à trop se creuser pour trouver des idées d’économies et de se défausser sur cette institution pour justifier des décisions impopulaires. Comme ça, on augmente les impôts, alors que la taxe foncière est déjà très élevée ici et on réduit la masse salariale, en ne remplaçant pas quelques départs à la retraite ou en oubliant les contractuels et précaires qui bossent pour la mairie », analyse de son côté Michel Soulas, candidat arrivé deuxième en 2020.
Paroxysme de cette crise, c’est la révélation il y a quelques jours par Cyrille Jeanneau des conclusions du rapport commandité par Emmanuel François et qui comporte un audit assez précis des problèmes qui règnent à Saint-Pierre. Et ce n’est pas du tout bon : « manque de bienveillance », « interférences dans les relations hiérarchiques », « changements d’avis, décisions hâtives et mal préparées », « manque de communication avec les agents qui découvrent les décisions dans la presse et sur les réseaux sociaux », « manque de volonté pour fixer un cap », « manque de volonté de suivre des formations pour améliorer ses pratiques », « manque de capacités d’écoute », « difficultés à travailler de manière collégiale », « des projets lancés et arrêtés sans concertation », « pression forte et traitement spartiate d’une cheffe de service », « impression de gâchis », « ambiance délétère »… Le constat est tel que l’auditeur, lui-même ancien maire, décide d’alerter les adjoints et le maire lui-même par un courrier en juin dernier. Pire, l’analyse de la posture d’Emmanuel François à proprement parler se passe de commentaires…

Face à cette situation et avec les rumeurs récurrentes d’épuisement d’Emmanuel François qui aurait déjà songé à démissionner il y a quelques mois, certains ténors de la droite locale tentent de reprendre la main. Ainsi, Christian Bonnard essaye depuis quelque semaines de sauver les meubles. Des proches de la majorité expliquent que ce dernier a négocié sa nomination en tant que premier adjoint à la suite de la démission de Matthieu Lambert, mais à ses conditions. Déjà, il a sommé François de recruter rapidement un Directeur Général des Services, indispensable pour la gestion quotidienne et pour normaliser la conduite des politiques municipales. Ensuite, il s’est appuyé sur le rapport d’audit pour changer la gouvernance et limiter le management contradictoire du maire en concentrant pas mal de pouvoirs pour accélérer le retour à un fonctionnement normal et limiter l’inertie dans des services devenus méfiants. Cependant, en off, un élu témoigne : « peut-être que ça va apaiser un peu l’ambiance mais… on ne sait plus vraiment qui commande. Bonnard, le premier adjoint, il fait un peu office de directeur de cabinet, de directeur des services et…de maire en fait. François est rarement à St Pierre après 18h, il n’est jamais là le week-end et on dit qu’il fait beaucoup la fête, c’est vraiment une drôle de situation ».
Cette situation chaotique, on a pu la percevoir aussi lors des élections départementales de juin dernier. En effet, Saint-Pierre est une ville de première importance car elle partage avec Saint-Avertin, la voisine bourgeoise, un canton qui se trouve être celui où est élu M. Jean-Gérard Paumier, le président du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire et il était hors de question que les frasques d’Emmanuel François lui coûtent trop de voix et risquent de lui faire perdre le canton et donc son siège de président. Ainsi, Paumier, élu à Saint-Avertin, a constitué un binôme avec Mme Eloïse Drapeau, adjointe à Saint-Pierre-des-Corps pour affronter le binôme de l’Union de la Gauche incarné par M. Hicham Khabbish et Elisabeth Maugars qui surfaient sur la déception des premiers mois de mandat de François à Saint-Pierre. Crispé par la situation, Paumier a bien fait passer le message qu’il ne voulait pas être associé à François pour la campagne, certains élus ont même noté qu’Eloïse Drapeau s’est abstenue lors de certains votes en conseil municipal, peut-être pour manifester des désaccords plus profonds. Pire, des militants et agents disent avoir été témoins de ce qu’ils considèrent être des embauches de complaisance à la Rabaterie par Val Touraine Habitat, l’office HLM contrôlé par le Conseil Départemental et que des jeunes étaient fournis en tracts Paumier/Drapeau afin de les distribuer. Du reste, les craintes de Paumier étaient compréhensibles, quand on regarde les résultats du binôme de l’union de la gauche qui a fait un score très solide à Saint-Pierre.
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Toutefois, Emmanuel François dispose encore de quelques atouts. D’abord, avec la crise majeure que vit la métropole depuis juin dernier, Emmanuel François bénéficie d’un contexte paradoxalement favorable. En effet, avec la démission de Wilfried Schwartz et son renvoi en correctionnelle pour des violences supposées sur son directeur de cabinet, avec les tensions à droite entre un Philippe Briand empêtré dans les suites de l’affaire du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy, un Frédéric Augis aux ambitions de plus en plus folles et un Jean-Gérard Paumier en embuscade, le rapport de force à la métropole a changé. La guerre ouverte entre le clan Briand-Augis-Schwartz-Gatard d’un côté, et les quelques élus de gauche organisés autour de l’équipe d’Emmanuel Denis et du maire de Ballan-Miré Thierry Chailloux a rebattu les cartes et désormais, la droite a absolument besoin des trois conseillers métropolitains originaires de Saint-Pierre qui lui permettent de justesse d’obtenir la majorité absolue avec 44 voix sur 87. Dès lors, Emmanuel François est devenu indispensable et le tandem Briand-Augis a décidé de l’arrimer à la majorité métropolitaine en lui offrant la 3ème vice-présidence dans l’ordre protocolaire, en charge de la politique de la ville et du renouvellement urbain, position idéale pour orienter des sommes conséquentes vers la rénovation des quartiers populaires de la métropole, et bien entendu vers la Rabaterie, permettant ainsi à Emmanuel François de se poser en bienfaiteur du quartier, de calmer la grogne concernant ses premiers mois de mandat et d’ancrer durablement le personnage à Saint-Pierre-des-Corps auprès d’une population reconnaissante. Cette stratégie n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle utilisée en 2014 par Briand qui avait manœuvré pour donner cette même vice-présidence à son poulain de l’époque et maire de Joué-les-Tours élu de justesse…un certain Frédéric Augis, qui a su habilement jouer de sa position à la métropole pour solidifier son implantation dans les quartiers populaires de Joué, réussissant à être triomphalement réélu en 2020.

Mais finalement, le principal allié d’Emmanuel François depuis un an et demi, c’est bel et bien la gauche fractionnée et traversée de tensions internes multiples, achoppant principalement sur des questions de personnes et de ressentiments accumulés avec le temps, mais aussi à cause d’un manque de lucidité dans la lecture des évolutions de Saint-Pierre-des-Corps. Un militant de gauche analyse : « L’identité « historique » de ville cheminote n’est plus opérante, d’abord parce que la proportion de retraités cheminots doit être plus forte que celle des actifs, mais aussi parce que la part de la population des cheminots est minoritaire et en baisse. Le poids culturel/politique/associatif qui était lié au rail, et qui jouait à plein dans la prégnance PCF/CGT a disparu depuis un moment car peu en adéquation avec la sociologie de la Rabaterie et de la Galboisière, ni non plus en adéquation avec des catégories de population arrivées avec le TGV et travaillant à Paris voire parfois Bordeaux ou Poitiers et qui commencent à structurer majoritairement des quartiers comme le vieux St Pierre ou la Loco
Sans trop délirer dans un parallèle avec Montreuil-sous-Bois ni Paris 11ème, on a une part de gentryfication à Saint-Pierre, avec parfois des trucs qui piquent un peu. Par exemple quand les ateliers de la Morinerie se sont montés, il y avait une fois par semaine une activité plutôt ciblée vers les mômes des quartiers. Mais ils faisaient trop de bruit en passant dans les couloirs et empêchaient les artistes de se concentrer, donc ça n’a pas duré longtemps [ndlr : la gérante du lieu conteste très énergiquement cette déclaration et évoque une histoire beaucoup plus complexe, dont acte]. Le projet au Magasin général doit, d’après Emmanuel François, amener 1 000 emplois de « cols blancs ». Rien ne dit qu’ils vont tous venir s’installer, même si on sait déjà que la municipalité veut construire plus, le territoire n’est pas extensible à l’infini, et puis tu peux bosser à Saint-Pierre en habitant Tours, ou Vendôme ou Paris. Mais bon, la composition sociologique de la ville sera impactée tout de même. Dans une ville à la sociologie en évolution, il y a six ou sept quartiers qui vivent en s’ignorant de plus en plus, voire en s’opposant. Un projet politique réellement au service des habitants viserait à recréer une « ville commune », loin des considérations clientélistes qui ne sont pas nées avec Emmanuel François ».
Il faudra donc un véritable sens de l’intérêt collectif et du sacrifice ainsi qu’un solide dispositif de négociation pour bâtir un projet commun qui permettra de ne pas laisser la droite s’enraciner durablement à Saint-Pierre et détricoter les quelques belles réussites collectives que la gauche a mis 100 ans à y bâtir. Là est leur responsabilité historique.
Bonsoir,
Votre article sur Emmanuel François est assez bien documenté et exhaustif sauf en ce qui concerne le groupe que vous nommez « EELV » comme persistent à le faire les groupes de gauche, que cela rassure de nous nommer ainsi. Nous défendons notre proposition de collectif écolo auprès de qui veut bien l’entendre. Nous avons un site internet http://arialspdc37.org/ sur lequel vous trouverez tous les comptes rendus de notre démarche pendant la campagne (et même depuis 2001), y compris des compte-rendus de nos séances de travail en vue d’une union qui n’a échouée que par la désunion des 2 principales forces de gauche. Vous ne cachez pas votre approche très « unioniste » mais dans le cadre traditionnel d’une pratique politique paternaliste qui, finalement, ne fait plus recette.
Tout en saluant votre engagement bénévole et désintéressé.
Bien cordialement,
François LEFEVRE
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Bonsoir,
Merci pour votre retour.
J’écris bien « plus ou moins proche d’EELV » et vous qualifie bien d’écologiste, mais j’ai bien suivi la sinuosité de votre rapport à EELV depuis 18 mois ce qui, du reste, est le droit le plus strict de votre groupe
Bonne soirée !
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Bonsoir,
J’avais bien noté la nuance de votre propos qui est assez fidèle à la réalité.
Nous venons de publier le dernier numéro de notre « Fil d’Arial » dont un article fait un retour sur notre campagne municipale http://arialspdc37.org/wp-content/uploads/2022/02/FIL-ARIAL-22.pdf. Il fera l’objet d’un autre article plus développé sur notre site.
Continuez et bon courage !
François LEFEVRE
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