Suite de la série dédiée sur ce blog aux services publics : après quinze ans de néo-libéralisme et alors que la situation craque de toute part – protection de l'enfance, école, hôpital, psychiatrie, services de secours, assistance sociale, ferroviaire – des agents prennent la parole pour défendre fièrement et dignement leurs missions d'utilité publique. Aujourd'hui, un service mal aimé quoi que surpuissant et absolument clef : l'administration fiscale. A la fois fer de lance du new public management, avec ses légions de hauts fonctionnaires, les mieux classés de l’École Nationale d'Administration, qui entendent importer les méthodes du privé dans la gestion des affaires publiques, et à la fois laboratoire depuis Sarkozy de la réduction des effectifs et de l'automatisation des tâches.
Mois : mai 2022
Petites biographies des membres du gouvernement Borne I
Voici une synthèse biographique des 28 membres du gouvernement Borne, ne s'y trouvent que les informations publiques. Il y a 14 hommes et 14 femmes, une petite moitié vient de Paris, une petite moitié a des parents de catégories sociales supérieures, seulement deux personnes ont un bac+3 et quatre un bac+8, tous les autres ont des bac+5, avec une culture d'ingénieur ou de cadre A de la fonction publique, passés par de grandes écoles, avec une surreprésentation de Sciences Po Paris. Seulement deux personnes ont pratiqué des métiers classiques, et encore, pendant très peu de temps, les 26 autres ont eu des carrières éclatantes, entre le public et le privé (Saint Gobain, Axa, Dexia, Carrefour). 10 viennent du PS, 12 de la droite, 6 de la société civile. Une petite moitié a des conjoints issus des élites universitaires et économiques, parmi ces conjoints, le patron de la Société Générale et celui de Carrefour, un directeur opérationnel d'Engie et des cadres sup' de Google, Boston Consulting Group. Sociologiquement, ils sont essentiellement représentatifs du 5% le plus élevé de la pyramide sociale.
Protection de l’enfance en Indre-et-Loire : à quoi joue la droite au Conseil Départemental ?
Dans la foulée de mon récent article au sujet de la crise frappant les foyers de la Croix-Rouge à Tours, la presse locale nous apprenait que les agents des Maisons Départementales des Solidarités (MDS) et de l'Institut Départemental de l'Enfance et de la Famille (IDEF) se mettaient en grève pour protester contre le manque de moyens dans le secteur et les effets catastrophiques sur la prise en charge et l'accompagnement des mineurs en danger, victimes de carences affectives, éducatives et matérielles. La problématique n'est pas nouvelle et des mouvements avaient déjà frappé le secteur en 2014, 2017 et 2021, avec à chaque fois quelques rustines apposées sur un navire qui prend l'eau, histoire de calmer les syndicats et repartir pour un tour, tout en croisant les doigts pour que les agents acceptent encore de porter à bout de bras le service public, par loyauté envers leurs missions de protection de l'enfance.
Mutations dans la protection de l’enfance en Indre-et-Loire : malaise à la Croix-Rouge
Voilà cinq années que ce blog tente de témoigner des transformations profondes que subit le secteur de la protection de l'enfance en Indre-et-Loire – ex-DDASS –, interrogeant les acteurs de terrain, élus, éducateurs, cadres, administratifs et magistrats au sujet de la prise en charge par la collectivité des jeunes confrontés dans leurs familles à des carences affectives, éducatives et matérielles. Cette fois encore, je me suis intéressée à la Fondation Verdier, actrice incontournable du secteur, désormais en phase finale d'absorption par la Croix-Rouge, et il est temps de faire un bilan et peut-être, qui sait, d'en tirer quelques leçons.