Depuis le 30 septembre à minuit, ça y est, le processus initié il y a quatre ans est arrivé à son terme : l’essentiel des activités de protection de l’enfance de la fondation Verdier est absorbé par la Croix-Rouge française sous la dénomination du pôle enfants et adolescents d’Indre-et-Loire (PEA37). Et sans grande surprise, c’est le scenario du pire qui se confirme, amenant à une casse sans précédent du statut et des contrats des 110 salariés concernés par l’absorption.
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Petit rappel. En 2017, le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire (CD37), collectivité compétente en matière de protection de l’enfance décide, sous les conseils d’un cabinet d’audit privé, de lancer une série d’appels à projets pour réformer le secteur. L’idée du président Jean-Gérard Paumier et de sa très docile majorité de droite est de pousser les acteurs associatifs locaux historiques à se regrouper afin de comprimer les coûts, réaliser des économies d’échelle et homogénéiser les procédures. Dans un secteur souvent accusé de manquer de rigueur et qui n’est envisagé souvent que sous l’angle des dépenses mais jamais sous le prisme de son utilité sociale, la réforme est source d’inquiétude et de pas mal de mouvements sociaux.
En 2018, alors que les appels à projet avancent, on assiste à un cafouillage en ce qui concerne plus spécifiquement les foyers de placement de mineurs dans l’agglomération de Tours, aucun projet n’ayant été retenu, y compris celui proposé par l’acteur historique, la fondation Verdier. De l’aveu même d’élus au Département à l’époque, la méconnaissance et le désintérêt de Jean-Gérard Paumier envers le secteur social, voire à sa méfiance à l’égard des salariés du secteur, expliquent en grande partie le fiasco qui va plonger la fondation dans des difficultés financières et dans l’incertitude. Sommé de trouver rapidement une alternative, Verdier est fiancé de force en 2019 à la Croix Rouge qui entend développer son activité en Indre-et-Loire. Mais avant le mariage, il a fallu faire le ménage. Ainsi, Verdier s’est retrouvé à revendre en catastrophe son site d’Artannes afin d’assainir son bilan, à l’été 2020, pour éviter une mise aux normes coûteuse qui aurait pu effrayer le repreneur et des frais de transports assez élevés.
Début 2021, avec les effets du confinement qui ont fait exploser les besoins en placements pour les jeunes en danger dans leur noyau familial et les élections départementales approchant, Jean-Gérard Paumier change un peu d’attitude et se montre plus conciliant, lâchant un peu d’argent pour que les activités de Verdier restent à flot… et ainsi rassurer la Croix-Rouge tout en s’évitant de disgracieux piquets de grève sous les fenêtres de son magnifique bureau.
Dans ces conditions, au 1er juillet 2021 commence la période dite « de survie » pendant laquelle la Croix-Rouge doit finaliser l’absorption de Verdier et ce avant le 1er octobre 2022. Durant cette phase, se pose essentiellement la question de la mutation des contrats des salariés de Verdier régis par la convention du travail social de 1966, alors que la Croix Rouge propose sa propre convention, moins avantageuse. Débute alors un drôle de bras de fer qui ne porte pas son nom. La Croix Rouge, par intermédiaire de sa directrice territoriale Mme Véronique Folch, fait jouer à plein l’idée selon laquelle tout sera fait dans l’intérêt des travailleurs et qu’il ne s’agit pas d’une vulgaire fusion-acquisition avec son cortège de pertes de droits pour les salariés absorbés. On est dans l’associatif et le social voyons, on sait vivre.

Pourtant, très vite, on comprend bien à Verdier que les plans d’économies commencés dès 2018 ne vont aller qu’en accélérant : on restructure les services, on surcharge de travail les cadres, on attribue davantage de dossiers de suivi aux Éducateurs Spécialisés qui voient leur charge administrative augmenter alors que l’accompagnement éducatif et le temps de présence dans les foyers d’accueil sont de plus en plus dévolus aux moniteurs-éducateurs – moins payés – et aux maîtresses de maison, peu ou pas formées et payées au Smic. Une éducatrice qui a vécu cette période raconte : « parallèlement, on a fusionné en interne tous les services, compta, informatique, RH, etc… Cela a occasionné au quotidien dans tous les services une charge mentale intense. Tout justifier, tous les systèmes qui changent, notamment la compta. Justification aussi de nos horaires, occasionnant des problèmes dans les payes … etc et ça augmente clairement la charge de travail à tous les étages »
Pire encore, les négociations au sujet des mutations des contrats s’enlisent. En effet, ces négociations se déroulent dans un cadre bilatéral réunissant la direction et les représentants syndicaux mandatés, en l’occurrence SUD, mais dont la désignation est antérieure à l’arrivée des ex-Verdier, de fait, mal représentés. Un éducateur témoigne : « le CSE de Verdier a été dissout automatiquement au passage sous contrats Croix Rouge au premier jour de la période de survie. Système pour le moins étrange, qui consiste au premier jour d’une période de négociation d’un an et demi, à dissoudre l’instance représentante du personnel qui doit justement négocier, pour la remplacer par une instance du personnel déjà sous étiquette Croix-Rouge qui ne travaille pas dans la protection de l’enfance. Je trouve ça insensé ». Du reste, la direction refusera de convoquer de nouvelles élections pour donner aux nouveaux salariés des représentants, sous prétexte que les accords nationaux ne le permettent pas.
Une phase assez lunaire commence donc, où l’on « négocie » en quatre rounds. D’une part, une direction qui annonce d’emblée qu’en cas d’absence d’accord et conformément à la loi, ce sera la convention de la Croix Rouge qui s’appliquera pleinement. D’autre part, des délégués syndicaux… pas bien représentatifs, peu au courant des problématiques de la protection de l’enfance et des contraintes professionnelles de ce secteur si particulier, et qui demandent la totale conservation de la convention collective de 1966 pour leurs nouveaux collègues. La communication entre les représentants du personnel – il est vrai débordés et non préparés – et les salariés de Verdier est compliquée. Tous travaillent sur des sites différents, les listings de mails ne sont pas à jour, les assemblées générales sont mal organisées, tout ceci dans un contexte de démissions en cascade chez Verdier et d’épuisement des équipes, après quatre années incertaines, des mobilisations et avec l’explosion de la charge de travail en période de Covid. Les cafouillages se multiplient, il y a des embrouilles au sujet du versement de la prime de fin d’année de la Croix Rouge, les chèques pour Noël et les vacances d’été sont données très en retard. On commence donc à se regarder un peu en chiens de faïence.
La direction, de son côté, boit du petit lait car ces cafouillages l’avantagent lors de la négociation, certaines réunions étant repoussées au cœur de l’été alors que 80% des salariés sont en congé, d’autres sont annoncées juste 24h avant leur tenue, le tout avec un certain flou entretenu autour de la question de l’invitation de représentants de Verdier aux séances de négociation. La direction est tellement en confiance qu’elle tente alors de faire des économies pendant la phase de transition. Alors que la loi l’oblige à fournir aux salariés les meilleurs conditions offertes par les deux convention collectives qui s’appliquent, des salariés assistants familiaux de Verdier se rendent compte qu’il y a une entourloupe dans le calcul de la prime de fin d’année de la Croix Rouge. Les Prud’hommes ont été saisis et rendront une décision fin octobre, mais voulant calmer le jeu face à la colère des assistants familiaux – peu nombreux -, la direction de la Croix-Rouge a mis la main au porte monnaie pour eux. Mais cela ne concerne que quelques salariés ex-Verdier, une centaine d’autres n’est pas touchée par cette décision.

Mais qu’importe, il faut quand même continuer à réaliser un maximum d’économies. Les ex-Verdier apprennent début septembre dernier qu’il n’y aura plus de répétiteurs scolaires rémunérés pour aider les jeunes des foyers à faire leurs devoirs, laissant cette tâche supplémentaires aux éducateurs et moniteurs, déjà débordés. A toutes les personnes qui ont déjà fait faire des devoir à un enfant, imaginez, à deux, faire faire les devoirs à douze enfants étalés entre la primaire et le lycée, en même temps, entre 16H30 et 18H30… Mais bon, la direction se veut rassurante, il sera possible aux cadres de solliciter des bénévoles de la Croix Rouge ou de recruter des jeunes en service civique afin de remplacer à terme les répétiteurs pourtant expérimentés. Mais un mois plus tard, toujours rien de concret.
En tout cas, la Direction tient bon dans la négociation, elle gagne du temps et laisse la situation s’étioler. A l’approche de la date fatidique, fin septembre, les choses se sont accélérées, notamment avec la menace de passer à la convention Croix-Rouge, ce qui se traduirait pour certains personnels par la perte de tout ou partie de leurs congés trimestriels et de leurs congés d’ancienneté. Les cadres, coordinateurs, psychologues et administratifs seraient les grands perdants, ainsi que certaines maîtresses de maison avec de l’ancienneté qui pourraient perdre jusqu’à… 24 jours de congés annuels.
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Une salariée a souhaité partager ses impressions après cette nouvelle mercredi dernier, en prenant la parole pour une collègue… :
« Quand je suis arrivée à Chantemoulin en septembre 2015, Véronique avait 56 ans, et entamait sa 25ème année de bons et loyaux service au sein de la maison d’enfants. Ses arrêts de travail se comptent sur le doigt d’une main, ce n’est pas le genre de la maison.
A l’époque, Véronique travaillait du lundi au vendredi, de 6h30 à 14h30. Et ça lui convenait plutôt bien. Professionnelle jusqu’au bout des ongles, il lui manquait ceci dit un diplôme, la direction a donc demandé à Véronique de se former, de retourner sur les bancs de l’école, afin d’obtenir le sésame. Cette perspective ne l’a pas amusée, mais elle a accepté, consciente qu’elle n’avait pas bien le choix si elle souhaitait conserver son travail. Véronique s’est donc retrouvée à l’Institut du Travail Social une semaine par mois, réapprendre des choses qu’elle savait déjà de par son expérience, produire des écrits que l’on ne lui avait jamais demandé. Elle l’a fait, elle a eu son diplôme.
Quelques mois plus tard, chamboulement des équipes éducatives, l’idée de génie qui permettra de faire de véritables économies sera la suivante : il n’y aura plus une, mais deux maîtresses de maison par groupe. Et elles ne seront désormais plus là pour assurer uniquement la permanence du matin, l’intendance, le ménage, les courses des petits-déjeuners où des goûters, non, elles se chargeront des levers, des repas, des couchers, de l’individuel et du collectif.
Le matin, le soir, les week-ends, les jours fériés. Un nouveau planning tout de même revalorisé avec 6 congés trimestriels, à l’instar de leurs collègues éducateurs. Tout de même, on n’est pas des bêtes.
Comme pour la formation, Véronique a accepté. Avait-elle le choix ? À 58 ans, pas franchement. Et puis elle apprécie ses collègues, les jeunes qu’elle côtoie au quotidien, et puis au bout de 27 ans dans la même boîte, postuler ailleurs, est-ce que ça aurait du sens…

Véronique découvre donc les joies de l’arythmie de travail. Cinq matins de suite de 6h30 à 14h30, deux repos hebdomadaire, trois soirées en 14h ou 16h-22h. 22h30 si ces dernières tombent sur le week-end. Véronique est parfois seule pour gérer l’essentiel des levers, puisque son binôme n’arrive qu’à 7h30. Idem sur les soirées, lorsque les moniteurs et les éducateurs sont en rendez-vous médical, scolaire, familial, en train de gérer un conflit, un coup de téléphone, un souci administratif, un transport quelconque.
Véronique se retrouve donc parfois à gérer 10, 11, 12 enfants à la fois, mais aussi leurs besoins, la préparation du repas, et s’il lui reste un peu de temps, le ménage du groupe. Elle s’en accommode bon an mal an, même s’il faut bien reconnaître que les enfants accueillis sont de plus en plus difficiles. Certains sont agités, violents. La plupart sont carencés. Ils exigent de l’argent de poche, elle diffère. Ils ont besoin d’aide pour leur devoir, elle s’y atèle. Ils font une colère, elle les apaise. Par chance, la plupart respectent son ancienneté, cela se passe plutôt bien lorsqu’elle se retrouve seule. Si les parents appellent pour parler à un éducateur, elle diffère. S’ils appellent pour déverser leur colère, elle reçoit, et la transmettra plus tard au collègue de retour.
27 septembre. J-3 avant la date butoir entre la Direction Croix-Rouge et les délégués syndicaux. Les espoirs s’enterrent. Plus de congés d’ancienneté, pour personne. Des congés trimestriels amenuisés pour le personnel éducatif, en lien avec la nouvelle convention Croix-Rouge. Plus de congés trimestriels du tout pour le personnel administratif.
Et pour Véronique ?
3 congés trimestriels. Un octroyé par mois travaillé. Et qu’elle s’estime heureuse, puisque ses collègues nouvellement embauchés en tant que maîtres et maîtresses de maison, directement sous contrat Croix-Rouge, eux, n’auront rien. 5 semaines de congés, et basta.
Malgré l’arythmie.
Malgré les week-ends et jours fériés travaillés.
Malgré les prises en charge individuelles et collectives, et une formation qui ne le suppose pourtant pas.
Véronique a aujourd’hui 63 ans. Il lui reste environ 3 ans de travail à effectuer avant de profiter d’une retraite amplement méritée. Mais pour cela, elle n’aura plus 49, mais 34 journées de congés par an. Elle ne pourra espérer aucune revalorisation salariale, elle est déjà au sommet de ce qu’elle peut atteindre dans sa nouvelle convention. La seule alternative qu’on lui proposera peut-être, c’est de rediscuter de son temps de travail par le biais d’accord d’entreprise. Travailler plus, pour obtenir des RTT. Une belle perspective, à 63 ans passés.
Est-ce que Véronique démissionnera pour postuler ailleurs ? Sûrement pas.
Est-ce que Véronique parviendra à tenir le coup avec 15 jours de congés en moins ? On l’ignore.
Est-ce que Véronique a envie de travailler 40h ou plus, pour obtenir quelques bribes de jours de repos supplémentaire ? Sans doute pas.
En apprenant tout cela, Véronique s’est exclamée ce matin, « mais, ils veulent ma mort ? ».
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Après la dernière négociation du 27 septembre, à trois jours de la date butoir, c’est donc la douche froide pour les ex-salariés de Verdier. La directrice Mme Folch assume. Risque massif de démissions ? Simplement des « parcours de vie » dit-elle. La suppression des congés ? Tant mieux, les vacances causeraient selon Mme Folch des accumulations de tâches en retard qui mettraient sous pression les équipes. Une sorte de « trop de congés tuent les congés »…

Dans les heures qui ont suivi, les ex-salariés de Verdier ont commencé à se mobiliser et à interpeller la direction qui a proposé quelques évolutions à son plan. Désormais, les maîtresses de maison seraient requalifiées en techniciennes d’intervention sociale et familiale avec une augmentation de salaire et une possible validation des acquis de l’expérience, tout comme quelques congés en plus, et ce, afin d’avoir un statut qui correspondrait à leur tâche actuelle, puisque dans la convention Croix-Rouge, les maîtresses de maison ne subissent pas l’arythmie et n’ont pas, de fait, de rôle éducatif.
Problématique supplémentaire, alors que le temps presse : les représentants syndicaux considèrent qu’en l’état, il ne faut pas signer l’accord car il s’agit d’un piège de la direction qui entend faire diversion sur la question des congés en finissant par des concessions alors que le vrai sujet est la prime de fin d’année qui représenterait des sommes sans commune mesure comparées au coût des quelques congés supplémentaires, faisant des ex-Verdier les seuls salariés de la Croix Rouge en France à ne pas toucher cette prime. En plus, toute signature rendrait impossible la saisie des Prud’hommes car la question des primes incomplètes se pose en réalité pour tous les salariés et pas juste pour les assistants familiaux qui ont eu gain de cause il y a quelques semaines. Il s’agit donc de ne pas céder et de menacer d’un mouvement de grève afin de faire plier la direction. Mais sur ce point, certains ex-Verdier mettent en doute la capacité des salariés de se mobiliser, si on se base sur le nombre de grévistes lors des mouvements de ces dernières années, sachant que chaque jour de grève aura des conséquences sur les jeunes pris en charge et que les maigres salaires du secteur font de la grève une sorte de luxe que seuls les cadres et les éducateurs peuvent peut-être s’offrir. Ils sont donc plusieurs à pousser les représentants du personnel à signer pour au moins sauver les meubles pour les maîtresses de maison. Mais les délégués sont aussi pris par les contraintes de leurs syndicats d’appartenance et ainsi, la fédération départementale de SUD-Solidaires refuse de signer et entend aller à la grève, les délégués CFDT n’ont pas reçu de mandat de leur direction nationale pour négocier, mais ils ont pris position en off, contre la signature de l’accord. Sauf qu’en l’état actuel, personne ne sait réellement quel est l’avis majoritaire chez les ex-salariés de Verdier.
Un salarié de la Croix-Rouge, syndiqué, témoigne : « Il y a dans la communication de la direction une mise en scène à dénoncer, et qui laisserait entendre qu’il y a eu de nombreuses réunions de concertation et de négociations, en nous présentant au dernier moment une version 4 puis une version 5 sans retourner autour d’une table de discussions, alors que nous n’avons jamais eu entre nos mains des versions 1, 2 ou 3 permettant d’avoir les éléments suffisants. C’est une communication qui au final peut se rapporter à une forme de manipulation. Nous refusons de porter la responsabilité de la non signature et renvoyons la responsabilité dans ce naufrage à la direction – madame Folch et la RH madame Bauducel -, qui ont présenté un accord de substitution qu’elles savaient insignable pour tenter de passer en force et pour faire imposer une drôle de gestion de la prime de fin d’année dénoncée depuis longtemps, et tenter ainsi de faire des économies substantielles sur le dos des salariés ».
En tout cas, ce 1er octobre 2022, alors que le délai est atteint, aucun accord n’a été signé et donc de fait, c’est la convention de la Croix Rouge qui s’applique désormais. Nombre de salariés auront perdu dès lundi une quantité substantielle de congés, particulièrement salvateurs dans ces métiers, car ils permettent de mettre un peu à distance la souffrance à laquelle les travailleurs sociaux sont exposés et à la charge mentale qu’elle représente. Et bien entendu, avec les effets que l’on peut imaginer en bout de chaîne sur la qualité d’écoute et de patience auprès des jeunes pris en charge.
[édit du 5 octobre : un comité de direction extraordinaire a été organisé à la Croix-Rouge la veille au soir, mais rien n’a filtré, des annonces devraient être faites en fin de semaine].
Tout ceci, dans l’indifférence générale, avec un Jean-Gérard Paumier qui n’a plus l’épée de Damoclès des élections au dessus de la tête et qui continuera à discrètement esquiver ces questions. Avec des élus de gauche au conseil départemental bien peu visibles, minés par les divisions, le cumul des mandats ou l’absentéisme. Avec une presse locale qui, comme trop souvent, fait l’impasse sur ces sujets, préférant une énième polémique sur les patinoires ou sur les trottinettes rue Nationale.
Et comme d’habitude, les grands perdants de ces mesquineries sont les enfants placés, déjà partis avec bien peu de chance dans la vie.