Généalogie des soins psychiatriques en France

On se souvient toutes et tous au moment des confinements des reportages où étaient évoqués les effets catastrophiques de l'enfermement sur la santé mentale - celle des plus jeunes notamment - et sur le suivi des malades psychiatriques tombés dans l'isolement. Pourtant, il ne s'agissait pas d'un épiphénomène. La psychiatrie, c'est depuis longtemps le premier poste de dépense de l'Assurance Maladie, 20% des Français étant concernés chaque année par des troubles dans ce domaine. Malgré cette visibilité passagère des problématiques psychiatriques, les professionnels du secteur se mobilisent depuis des mois dans l'indifférence générale contre les réformes impulsées par Emmanuel Macron. Sous le nom pudique de "Nouvel Hôpital Psychiatrique", il s'agit de rationaliser les soins et de favoriser l'ambulatoire, ce qui se manifeste à Tours par un projet de réduction drastique du nombre de lits disponibles en psychiatrie, passant de 204 à 120. D'une réflexion avec pas mal d'acteurs du système autour de la contradiction entre besoins et moyens est née l'idée d'un dossier spécial psychiatrie. En voici donc la première partie : une brève histoire de la psychiatrie en France afin de mettre en perspective les mutations majeures que subit notre système de santé à l'heure du néo-libéralisme et du macronisme triomphants.

Les billets de Joséphine #4 : la droite, la laïcité, le Burkini et la grosse fatigue

Cette semaine, on a assisté à une énième rediffusion de cet incontournable navet de l'été qu'est le débat sur l'interdiction du Burkini et cette fois, ça se passait à la maison, à Tours. On connaît tous par cœur, mais on regarde surtout pour les acteurs impayables qui font vivre leur rôle avec une conviction éternellement renouvelée.

La droite, la laïcité, le Burkini et la grosse fatigue

Cette semaine, on a assisté à une énième rediffusion de cet incontournable navet de l'été qu'est le débat sur l'interdiction du Burkini et cette fois, ça se passait à la maison, à Tours. On connaît tous par cœur, mais on regarde surtout pour les acteurs impayables qui font vivre leur rôle avec une conviction éternellement renouvelée.

Le billet de Joséphine #3 : ce qui se joue après les législatives

Édouard Philippe sort de son entretien avec Macron et la stratégie proposée est simple : construire une large coalition des modérés contre les extrêmes, avec EELV, le PS, le Modem, LREM, Horizons, UDI, LR et quelques sans-étiquette. Chaque parti pèsera dans l’accord à hauteur de son nombre de députés et chaque parti devra montrer patte blanche en abandonnant une réforme emblématique, en signe de bonne volonté.

Henri Alfandari, Horizons et le nouveau nouveau monde

Candidat suprise arrivé en tête dans la troisième circonscription d'Indre-et-Loire, Henri Alfandari est un homme pressé. Inconnu il y a deux ans, maire, délégué de com-com, conseiller départemental et peut-être bientôt député, notre novice en politique est également un excellent communiquant. Pourtant, au-delà de son image publique parfaitement maîtrisée, le personnage gagne à être connu en détail. Portrait.

Alerte sur la situation des EHPAD en Indre-et-Loire

Suite de la série dédiée sur ce blog aux services publics : après quinze ans de néo-libéralisme et alors que la situation craque de toute part – protection de l'enfance, école, hôpital, psychiatrie, services de secours, assistance sociale, ferroviaire – des agents prennent la parole pour défendre fièrement et dignement leurs missions d'utilité publique.

Aujourd'hui, on parlera des problématiques propres à la prise en charge des personnes âgées dépendantes – sujet épineux s'il en est –, ce qui soulève d'énormes enjeux, avec le vieillissement de la population issue du Baby Boom et alors que les liens familiaux distendus limitent fortement la prise en charge dans le cadre familial. La crise du Covid et les révélations récentes sur le système Orpéa qui a déclenché une demande d'enquête par le gouvernement ont beaucoup médiatisé la question. Mais qu'en est-il en Indre-et-Loire ?

Ces services publics que le néolibéralisme liquide : l’administration fiscale

Suite de la série dédiée sur ce blog aux services publics : après quinze ans de néo-libéralisme et alors que la situation craque de toute part – protection de l'enfance, école, hôpital, psychiatrie, services de secours, assistance sociale, ferroviaire – des agents prennent la parole pour défendre fièrement et dignement leurs missions d'utilité publique. Aujourd'hui, un service mal aimé quoi que surpuissant et absolument clef : l'administration fiscale. A la fois fer de lance du new public management, avec ses légions de hauts fonctionnaires, les mieux classés de l’École Nationale d'Administration, qui entendent importer les méthodes du privé dans la gestion des affaires publiques, et à la fois laboratoire depuis Sarkozy de la réduction des effectifs et de l'automatisation des tâches.

Petites biographies des membres du gouvernement Borne I

Voici une synthèse biographique des 28 membres du gouvernement Borne, ne s'y trouvent que les informations publiques. Il y a 14 hommes et 14 femmes, une petite moitié vient de Paris, une petite moitié a des parents de catégories sociales supérieures, seulement deux personnes ont un bac+3 et quatre un bac+8, tous les autres ont des bac+5, avec une culture d'ingénieur ou de cadre A de la fonction publique, passés par de grandes écoles, avec une surreprésentation de Sciences Po Paris. Seulement deux personnes ont pratiqué des métiers classiques, et encore, pendant très peu de temps, les 26 autres ont eu des carrières éclatantes, entre le public et le privé (Saint Gobain, Axa, Dexia, Carrefour). 10 viennent du PS, 12 de la droite, 6 de la société civile. Une petite moitié a des conjoints issus des élites universitaires et économiques, parmi ces conjoints, le patron de la Société Générale et celui de Carrefour, un directeur opérationnel d'Engie et des cadres sup' de Google, Boston Consulting Group. Sociologiquement, ils sont essentiellement représentatifs du 5% le plus élevé de la pyramide sociale.

Protection de l’enfance en Indre-et-Loire : à quoi joue la droite au Conseil Départemental ?

Dans la foulée de mon récent article au sujet de la crise frappant les foyers de la Croix-Rouge à Tours, la presse locale nous apprenait que les agents des Maisons Départementales des Solidarités (MDS) et de l'Institut Départemental de l'Enfance et de la Famille (IDEF) se mettaient en grève pour protester contre le manque de moyens dans le secteur et les effets catastrophiques sur la prise en charge et l'accompagnement des mineurs en danger, victimes de carences affectives, éducatives et matérielles. La problématique n'est pas nouvelle et des mouvements avaient déjà frappé le secteur en 2014, 2017 et 2021, avec à chaque fois quelques rustines apposées sur un navire qui prend l'eau, histoire de calmer les syndicats et repartir pour un tour, tout en croisant les doigts pour que les agents acceptent encore de porter à bout de bras le service public, par loyauté envers leurs missions de protection de l'enfance.