Mardi prochain, le 6 juin, a lieu au Grand Théâtre de Tours un événement présenté comme une soirée de levée de dons et de découverte de 9 associations qui œuvrent en Indre-et-Loire. Sous une façade éclairée de bons sentiments et de nobles valeurs, se cache une réalité, mon dieu, bien plus nuancée...
Étiquette : Néolibéralisme
Alertes sur la situation des Gens du Voyage en Indre-et-Loire
Parmi les discrètes victimes collatérales du départ de la Préfète Marie Lajus en décembre dernier – limogée par le ministère de l'Intérieur sous la pression de quelques élus locaux issus de la majorité et de la droite rurale –, on trouve les populations les plus fragiles qui avaient bénéficié du virage social opéré par cette haute fonctionnaire depuis plus de deux ans. Et sans surprise, ce sont les gens du voyage qui se retrouvent désormais dans une situation alarmante. Mme Lajus s'était en effet donné pour priorité d'accélérer la mise en conformité du plan départemental d'accueil des gens du voyage, perpétuellement à la traîne depuis 20 ans, n'offrant que 2/3 des places imposées pourtant par la loi. Ceci, sans même parler de la qualité des aires d'accueil, 25 sur 27 étant considérées comme indignes, enclavées, polluées, isolées et vétustes. Pire, la principale aire de Tours Métropole située à Saint-Pierre-des-Corps, construite sur une décharge sauvage en 2000, pourrait bien devenir le nouveau scandale sanitaire et environnemental à gérer pour un exécutif métropolitain déjà bien affaibli. Mais depuis que le Préfet Patrice Latron, ex-officier parachutiste coulant des jours heureux au cabinet du ministère des anciens combattants, a été bombardé en Indre-et-Loire pour rassurer les notables locaux, les bonnes vieilles habitudes semblent reprendre de plus belle.
Les services sociaux du CHRU de Tours dans la tourmente
Comme la NR ou France Bleu le signalaient récemment dans des articles malheureusement passés trop inaperçus, les services sociaux des hôpitaux de Tours traversent une crise majeure. Le management porté par la direction des ressources humaines est clairement mis en cause, avec son lot de souffrance, de mal-être et d'isolement au travail ayant causé une cascade d’arrêts maladie et une épidémie de départs, une quinzaine en deux ans sur une équipe de 50 personnes. Mais des syndicats et surtout un collectif d'assistantes sociales ont le courage de sortir du huis-clos du CHRU et se mobilisent pour défendre leurs conditions de travail et la qualité du service public rendu aux usagers des hôpitaux, dans un contexte de réduction des moyens et d'accumulation des réformes menées tambour battant.
Les chroniques judiciaires de Joséphine #8 : Paris
15 000 personnes passent chaque année en comparution immédiate, temple de la Justice rationalisée en « temps réel ». Cette chambre correctionnelle est la face émergée de la Section P12, située dans le bâtiment même du Tribunal. Il s’agit d’un pool de procureurs qui gère les flagrant délits dans la capitale et qui applique depuis une vingtaine d’années le concept de « gestion des flux judiciaires » avec des substituts du procureur qui suivent en direct, sur des plate formes téléphoniques et avec un micro-oreillette, les appels des officiers de police judiciaire de toute la ville qui gèrent arrestations et gardes à vue. En moyenne, chaque substitut reçoit 85 appels par jour et peut consacrer à chaque affaire un maximum de 5 minutes. Les consignes en matière de poursuite sont issues des théories de « tolérance zéro » importées du New York des années 1980 : tout délit, même minime, doit être enregistré par la police, signalé au parquet, traité le plus rapidement possible et donner lieu à une réponse pénale afin que les délinquants soient assurés que leur déviance sera sanctionnée et améliorer ainsi le sentiment de sécurité des concitoyens.
L’ancien monde, la start-up nation, le château et la Préfète
Depuis deux semaines, la classe politique tourangelle bruisse de rumeurs au sujet du départ de la Préfète d'Indre-et-Loire, Mme Marie Lajus, arrivée il y a un peu plus de deux ans à Tours. Le Canard Enchaîné de la semaine dernière y allait même de ses révélations, affirmant que ce serait une fronde d'élus locaux auprès du ministre de l'Intérieur M. Gérald Darmanin qui aurait provoqué le limogeage de la Préfète, à cause d'un ambitieux projet d'incubateur de start-ups à Reugny qui était bloqué à la suite de l'avis défavorable de l'Architecte des Bâtiments de France, avis que la Préfète avait eu l'outrecuidance de suivre et de faire appliquer, le tout dans le somptueux parc classé du Château Louise de la Vallière. Drôle de séquence qui provoque pas mal de remous, la presse hormis la NR, ayant signalé le caractère choquant de ce départ précipité. La sénatrice de Charentes Nicole Bonnefoy a pris ouvertement la défense de Mme Lajus en demandant des explications à M. Darmanin, suivie localement par M. Franck Gagnaire, secrétaire du PS37. Une pétition en ligne était également déposée par une association d'éducation populaire en soutien envers la Préfète qui avait laissé de bons souvenirs lors de ses précédents postes, notamment en assumant un légalisme et une portée sociale pour son action de représentante de l’État. Difficile d'avoir une idée précise sur les véritables raisons du départ de Mme Lajus, tant les informations en off circulent, mais en tout cas le Canard Enchaîné aura eu le mérite de mettre la lumière sur le projet en cours à Reugny.
Le parcours de soin de Justine, bipolaire
Quatrième partie du dossier spécial de la rentrée dédié à l'état de la psychiatrie en France : un entretien intime avec Justine, diagnostiquée bipolaire, qui nous a reçu à la clinique de Vontes, non loin de Tours. L'occasion pour nous de revenir sur son parcours thérapeutique et sur la structure où elle est régulièrement suivie depuis presque 20 ans.
En direct de la salle de pause d’un service psychiatrique
On se souvient toutes et tous au moment des confinements des reportages où étaient évoqués les effets catastrophiques de l'enfermement sur la santé mentale - celle des plus jeunes notamment - et sur le suivi des malades psychiatriques tombés dans l'isolement. Pourtant, il ne s'agissait pas d'un épiphénomène. La psychiatrie, c'est depuis longtemps le premier poste de dépense de l'Assurance Maladie, 20% des Français étant concernés chaque année par des troubles dans ce domaine. Malgré cette visibilité passagère des problématiques psychiatriques, les professionnels du secteur se mobilisent depuis des mois dans l'indifférence générale contre les réformes impulsées par Emmanuel Macron. Sous le nom pudique de "Nouvel Hôpital Psychiatrique", il s'agit de rationaliser les soins et de favoriser l'ambulatoire, ce qui se manifeste à Tours par un projet de réduction drastique du nombre de lits disponibles en psychiatrie, passant de 204 à 120. D'une réflexion avec pas mal d'acteurs du système autour de la contradiction entre besoins et moyens est née l'idée d'un dossier spécial psychiatrie. En voici la troisième partie : un entretien avec différents professionnels de Tours et de Chinon qui confrontent leurs expériences et analyses.
Absorption de la fondation Verdier par la Croix Rouge, vers un épilogue amer ?
Depuis le 30 septembre à minuit, ça y est, le processus initié il y a quatre ans est arrivé à son terme : l'essentiel des activités de protection de l'enfance de la fondation Verdier est absorbé par la Croix-Rouge française sous la dénomination du pôle enfants et adolescents d'Indre-et-Loire (PEA37). Et sans grande surprise, c'est le scenario du pire qui se confirme, amenant à une casse sans précédent du statut et des contrats des 110 salariés concernés par l'absorption.
La psychiatrie en quelques chiffres…
On se souvient toutes et tous au moment des confinements des reportages où étaient évoqués les effets catastrophiques de l'enfermement sur la santé mentale - celle des plus jeunes notamment - et sur le suivi des malades psychiatriques tombés dans l'isolement. Pourtant, il ne s'agissait pas d'un épiphénomène. La psychiatrie, c'est depuis longtemps le premier poste de dépense de l'Assurance Maladie, 20% des Français étant concernés chaque année par des troubles dans ce domaine. Malgré cette visibilité passagère des problématiques psychiatriques, les professionnels du secteur se mobilisent depuis des mois dans l'indifférence générale contre les réformes impulsées par Emmanuel Macron. Sous le nom pudique de "Nouvel Hôpital Psychiatrique", il s'agit de rationaliser les soins et de favoriser l'ambulatoire, ce qui se manifeste à Tours par un projet de réduction drastique du nombre de lits disponibles en psychiatrie, passant de 204 à 120. D'une réflexion avec pas mal d'acteurs du système autour de la contradiction entre besoins et moyens est née l'idée d'un dossier spécial psychiatrie. En voici donc la deuxième partie : quelques chiffres et statistiques pour comprendre les enjeux concrets du secteur.
Généalogie des soins psychiatriques en France
On se souvient toutes et tous au moment des confinements des reportages où étaient évoqués les effets catastrophiques de l'enfermement sur la santé mentale - celle des plus jeunes notamment - et sur le suivi des malades psychiatriques tombés dans l'isolement. Pourtant, il ne s'agissait pas d'un épiphénomène. La psychiatrie, c'est depuis longtemps le premier poste de dépense de l'Assurance Maladie, 20% des Français étant concernés chaque année par des troubles dans ce domaine. Malgré cette visibilité passagère des problématiques psychiatriques, les professionnels du secteur se mobilisent depuis des mois dans l'indifférence générale contre les réformes impulsées par Emmanuel Macron. Sous le nom pudique de "Nouvel Hôpital Psychiatrique", il s'agit de rationaliser les soins et de favoriser l'ambulatoire, ce qui se manifeste à Tours par un projet de réduction drastique du nombre de lits disponibles en psychiatrie, passant de 204 à 120. D'une réflexion avec pas mal d'acteurs du système autour de la contradiction entre besoins et moyens est née l'idée d'un dossier spécial psychiatrie. En voici donc la première partie : une brève histoire de la psychiatrie en France afin de mettre en perspective les mutations majeures que subit notre système de santé à l'heure du néo-libéralisme et du macronisme triomphants.